Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

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jeudi 6 décembre 2007

pomme, pomme, pomme, pomme, nom d'un millefeuille !

La deuxième édition de la manifestation Le Sud Cultive ses Saveurs, rencontre annuelle des producteurs, transformateurs et cuisiniers du Languedoc-Roussillon a été consacrée à la découverte de la filière "pomme", à travers tous ses métiers, de la table à l'assiette. Organisée par l'Aria-LR (Association des industries agro-alimentaires du Languedoc-Roussillon), elle s'est tenue le 16 novembre dernier en présence de cinq excellents chefs de la région qui sont venus faire une démonstration de recettes à base de pomme dont certaines ont fourni la trame du repas. On trouvera ces recettes dans le site de l'Aria-LR  puis Espace presse puis les chefs s'en donnent à pomme joie. En guise de cadeau d'au revoir, nous avons été nanti d'un sac contenant un jus de pomme fabriqué sur place et d'un sachet de pommes tranchées et découpées en huitiers conservées sous vide avec une suggestion de recette par laquelle je me suis laissé tenter. Moins sophistiquée que celles des chefs, elle m'a semblé davantage à ma portée. La voici.

Millefeuilles de pommes et boudin blanc  

Ingrédients pour 6 personnes
6 feuilles de brick
4 boudins blancs
100 g de beurre
10 cl de cidre brut
le jus d'un citron
paprika, sel, poivre

Préparation
préchauffer le four à 220 °C
faire fondre 20 à 30 g de beurre, découper les feuilles de brick en 4, les disposer sur la feuille de papier pour cuisson, les badigeonner de beurre fondu, les saupoudrer d'un peu de paprika, les faire dorer au four puis réserver
découper les boudins en tranches de 2 cm d'épaisseur, les saisir de chaque côté au beurre (20 à 30 g) à feu vif, saler et poivrer, saupoudrez d'un peu de paprika, baisser le feu, ajouter le cidre et poursuivre la cuisson une quinzaine de minutes en retournant les tranches de temps à autre
ouvrir le sachet de pommes, les citronner, les faire dorer dans une poêle avec le reste de beurre, saler et poivrer
monter les millefeuilles en disposant une feuille de brick, une couche de pommes, une feuille de brick, une couche de boudin, une feuille de brick, une couche de pomme, une feuille de brick
passer au four à température moyenne avant de servir sur des assiettes chaudes

Nous avons essayé un rosé (Château de Rieussec à Aniane) et un gewurztraminer  avec une petite sucrosité (1er cru de Bestheim). C'est indéniablement ce dernier qui convient bien à ce plat que j'ai servi avec une julienne de panais et de topinambours revenus avec un peu d'échalotes hâchées et mouillés d'un peu de fond de veau.

lundi 15 octobre 2007

La yucc'académie rouvre ses portes

Forte angoisse en cette fin d'été et début d'automne : la yucc'académie va-t-elle pouvoir rouvrir ses portes ? Après la sécheresse anormale de l'été 2007 (en particulier la quasi absence de pluie entre le 15 août et la fin septembre alors que ce moment de l'année est d'habitude marqué par quelques gros orages), on avait remarqué beaucoup de hampes ayant fleuri et s'étant prématurément flétries. Il n'était donc pas évident à mi septembre qu'il serait, cette année, possible de cuisiner la fleur et le bouton de yucca autrement qu'en petite quantité. Seules floraisons notables : celles de yuccas situés dans des lieux ayant bénéficié d'arrosages pendant l'été (pelouses privées ou publiques) mais difficiles à cueillir soit du du fait de leur situation dans un domaine privé, soit placés sous les regards dans des lieux publics.

J'étais donc un peu anxieux dans la quinzaine de jours qui précédaient l'atelier de cuisine YUCCA DÉMO programmé de longue date pour SLOW FOOD au château de Colombières-sur-Orb le samedi 6 octobre. J'avais une semaine avant cette date effectué une reconnaissance des différents "spots"  à yucca que je connais à Montpellier et aux alentours et j'avais été un peu rassuré car, si les orages du 29 septembre n'avaient pas provoqués à eux seuls une floraison soudaine, ils avaient néanmoins été bénéfiques.

Les efforts et le temps passé à préparer l'atelier ne seraient donc pas perdus et je pouvais continuer à l'organiser : liste des courses de produits frais à acheter au dernier moment, épices, herbes et aromates à quérir ou cueillir, répartition des recettes à réaliser entre trois groupes de stagiaires à raison de deux recettes par groupe, édition des recettes, choix des vins pour chaque plat et cueillette d'une vingtaine de hampes de yucca en fleurs. J'avais aussi, une quinzaine de jours avant l'atelier, rendu visite à quatre vignerons de la vallée de l'Orb et à la cave d'Hérépian pour déguster leurs vins et les choisir en connaissance de cause pour accompagner les plats du repas, mon parti pris étant de ne recourir qu'aux vins produits en zone de "vin de pays de la Haute Vallée de l'Orb".

Vendredi 5 octobre, je pris la route vers la vallée de l'Orb, la voiture pleine de yucca, de produits, de matériel de cuisine et de vins. Je retrouve des amis avec qui nous passons la nuit dans un des gîtes du château. Soirée d'orage entre Bédarieux et Olargues.




Le lendemain matin le soleil est là et seules quelques bribes de brume accrochées aux pentes des montagnes rappellent les pluies de la veille. Les participants du convivium Languedoc venus de Montpellier et plus loin arrivent les uns après les autres et retrouvent ceux du convivium des Terrasses du Haut-Languedoc pendant que je finis de disposer les produits et les recettes destinés à chacun des trois îlots de travail où cinq stagiaires par îlot vont s'atteler préparer deux recettes pour l'ensemble des convives. Nous sommes installés dans la magnifique salle d'accueil du château de Colombières très bien restaurée par Thérèse Salavin et nos tables sont disposées autour d'un ancien pressoir à olives avec son énorme roue de pierre cependant que des aquarelles de peintres amis sont aux murs tout autour.

La séance démarre réellement à 9h45 et le repas sera prêt à 13h. La matinée est affairée pour chacun et mon seul souci est de freiner les ardeurs de certains de façon à ce que leur préparation ne soit pas prête bien avant le moment où elle doit être servie et d'organiser la marche d'ensemble en fonction de l'ordre de service des plats. Je me suis réservé la préparation d'une entrée dans l'esprit de la cuisine italienne : des bruschettas à la tomate concassée, aux supions et aux fleurs de yucca. Nous passons à table pour déguster les sept plats que nous avons préparés, accompagnés des vins des producteurs de la vallée. Le compte rendu du repas et les photos en donneront une idée.

 

Bruschettas : sur une tartine grillée frottée à l'ail, fleurs de yucca blanchies, concassé de tomates au basilic, supions à la pomadora
Rosé : Mas du Rouyre (Yannick Poras), Cami d'amour, VdP Hte Vallée de l'Orb (4,60 €)
ce rosé de caractère, un peu vineux, s'accorde bien avec cette entrée aux saveurs affirmées


Soupe : tomates, oignons, fleurs de yucca, eau, cumin, coriandre
Rosé : Cellier Capimont (cave d'Hérépian), domaine Saint-André, VdP Hte Vallée de l'Orb (3,00 €)
un rosé de repas sans note amylique, au niveau de cette soupe


Omelette : œufs, oignons, fleurs de yucca blanchies, curry, purée d'olives noires
Rouge : Mas de l'Ametlier (Henri Cros), cuvée Quentin, VdP Hte Vallée de l'Orb (4,50 €)
un carignan souple aux arômes entre cerise et pruneau avec un bon soutien acide et des tanins enrobés

Gratin : citrouille, oignons, fleurs de yucca blanchies, sauce béchamel
Rouge : Mas du Rouyre (Yannnick Poras), cuvée Terradou, VdP Hte Vallée de l'Orb (6,10 €)
et Mas du Rouyre (Yannick Poras), cuvée Lauze noire, VdP Hte Vallée de l'Orb (8,40 €)
l'onctuosité du gratin enrobe parfaitement les tanins assez présents de ces deux cuvées

Salade : mesclun, épinards, herbes, fleurs et aromates du jardin, sauce tariayki/huile de sésame/huile d'olive
Blanc : Mas de l'Ametlier (Henri Cros), chardonnay, VdP Hte Vallée de l'Orb (5,00 €)
fraîcheur et arômes fins de ce vin pour une salade à l'assaisonnement discret

Fromage : chèvre frais, spécialité laitière aux ferments lactiques dont bifidus et pétales de yucca mixés, ciboulette
Blanc : domaine de Pélissols (Fred Bonnal), muscat sec, VdP Hte Vallée de l'Orb (5,70 €)
vivacité et minéralité de ce muscat s'accordent bien avec le côté mousseux et frais de la préparation

Beignets : fleurs de yucca, feuilles de sauge, fleurs mauves d'ail, tempura, sirop à l'infusion de citronnelle, sucre brun, crème de châtaigne, sirop de pêche abricot et marrons pilés
Blanc : domaine de Pélissols (Fred Bonnal), demi sec, cuvée Guilhem, chardonnay, VdP Hte Vallée de l'Orb (8,00 €)
Blanc : Mas du Rouyre (Yannick Poras), blanc traditionnel de raisins surmûris, (13,50 €)
le chardonnay demi-sec est un peu écrasé par la puissance aromatique et la sucrosité du sirop qui se confronte mieux au moëlleux du vin de raisins surmûris

Remerciements à Catherine et Alain Houssat pour les photos de ce billet

mercredi 29 août 2007

Soupe du pêcheur soupe de poissons soupe de chalut

Je vous « chalut » soupes au poisson de toutes sortes. On sait que le sujet peut tourner rapidement à la querelle théologique voire à la guerre de religion pour peu qu'on y ajoute la question de l'aïoli (avec ou sans jaune d'œuf ?) ou de la rouille. La situation devient alors aussi épineuse qu'un contrôle routier au Proche-Orient.

Tâchons de faire humble et simple. Je ne parlerai pas ici de la soupe au poisson de roche réservée à quelques Marseillais privilégiés qui ont gardé de bonnes, de très bonnes relations avec leur poissonnier depuis la fin du marché noir. Je ne parlerai pas de la soupe sétoise et de sa rouille. Je parlerai simplement d'une soupe faite avec ce que les poissonniers d'ici (au Grau du Roi par exemple) vendent sous le nom de chalut : ce sont ces poissons et éventuellement crustacés tout venant qui sont restés coincés dans le filet, qui sont mal calibrés et de petite taille. Leur prix est ridiculement bas et avec un kg de ce chalut on peut faire de la soupe pour 10 personnes. Voici comment.

Ingrédients :
1 kg de poissons de chalut,
1 poireau, 1 carotte, 1 gros oignon,
2 à 3 gousses d'ail,
1 branche de céleri, 1 demi bulbe de fenouil,
1 bouquet de persil,
1 boîte de tomates pelées,
2 feuilles de laurier, thym
sel, poivre,
1 verre d'huile d'olive,
2 verres de vin blanc,
1 sachet de safran

Préparation :
émincer les légumes,
dans un faitout faire revenir les oignons émincés dans l'huile d'olive sans les roussir,
ajouter les poissons sans les vider,
joindre les légumes émincés dont une des gousses d'ail et quelques branches de persil,
ajouter les tomates, mouiller avec le vin puis avec un litre et demi d'eau,
laisser mijoter 1 bonne demi heure,
refroidir un peu pour mixer au plongeur puis passer au moulin à légumes pour retenir fibres et arêtes,
remettre sur le feu ajouter le reste de l'ail et du persil hachés ainsi que le safran,
laisser mijoter 5 mn,
servir soit nature, soit sur des croûtons frottés à l'ail, soit avec une rouille.

Cette soupe est d'autant meilleure qu'on n'aura pas plaint les légumes et qu'on aura pu y mettre des petits crabes et autres crustacés.


un Coteau du Languedoc avec du gras et de la vivacité devrait faire l'affaire (cuvée classique de l'abbaye de Valmagne, roussane/marsanne/grenache blanc/bourboulenc, ou le Roucaillat du domaine des Hautes Terres de Comberousse, roussanne/vermentino/grenache blanc) ou encore un rosé de repas de la même appellation (celui du château Bas Aumelas ou celui du Mas Fabregous à Soubès)

mercredi 22 août 2007

Chutney de figues

Il en est des chutneys comme des vins, il y a ceux de garde et ceux à consommer rapidement. C'est la même différence qu'entre la confiture et la compote. Je vais vous donner la recette d'un chutney de figues que l'on peut garder plusieurs mois au réfrigérateur. Il est fondé en bonne partie sur les indications données, ainsi que les figues, par G.B. qui est une fine cuisinière et chez qui je vais pour ma rééducation en kiné depuis plusieurs années. Pour 5/6 pots de taille moyenne. 

Ingrédients :
1 kg de figues
1 grosse poignée de raisins secs
2 gros oignons
1 pomme verte
1,5 càc de gingembre en poudre
1 clou de girofle
½ càc de cannelle en poudre
½ càc de muscade râpée
50 cl de vinaigre blanc
150 g de cassonnade ou de sucre roux
2 càs de miel
½ càc de sel, poivre au moulin
10 cl d'huile d'olive
1 verre de pineau des Charentes ou de floc de Gascogne

Préparation :
tremper les raisins dans le pineau ou le floc
émincer les oignons
couper la pomme en petits dés
enlever le pédoncules des figues et les couper en 4
faire blondir les oignons dans l'huile d'olive, ajouter les dés de pomme puis les quartiers de figue et les raisins trempés
verser le sucre, les épices et le sel
laisser cuire en remuant une dizaine de mn
ajouter le miel puis le vinaigre et laisser mijoter à feu doux 2 à 3 h jusqu'à consistance de confiture
mettre en pot lorsque le chutney est encore chaud et fermer illico

Ce chutney se garde bien et fait merveille avec du foie gras et toute viande blanche froide.

Bonnes farces

Être farceur est affaire de naissance et d'enfance et il est autant de farces que d'histoires personnelles. Chacun trouve et préfère la sienne qui ressemble beaucoup à celle de sa maman ou à tout substitut du même acabit. Il est donc risqué de proposer des recettes de farces, il est presque sûr qu'elles seront mal reçues. Lançons nous cependant et fixons les idées par deux recettes de farce, l'une à la viande, l'autre au poisson, que chacun(e) aménagera à sa façon.

Farce à la chair à saucisse selon Anne J.
Elle en avait garni des légumes de saison pour un résultat aérien et plein de saveurs épicées. Nous les avons dégusté dans la douceur d'un soir d'aôut dans son patio à Vendargues. Les quantités indiquées sont pour farcir des légumes pour 8 personnes (aubergines, courgettes, tomates).
Ingrédients :
900 g de chair à saucisse maigre
½ baguette ou ½ pain de campagne
¼ l de lait de coco
1 bouquet de persil
1 bouquet de coriandre
1 grosse poignée de feuilles de menthe
4 oignons doux
500 g d'échalotes
5 gousses d'ail
sel, poivre et poivre 5 baies
1 càs ou 1 càc (selon les goûts) de noix de muscade
1 càs de gingembre en poudre, 1 càs de gingembre frais râpé  
½ verre de cognac
Préparation :
râper la croûte du pain et la mouiller sans excès avec le lait de coco
mélanger à la chair à saucisse, saler et poiver
hacher ou mixer les herbes (persil, coriandre, menthe) les incorporer à la chair
hacher ou mixer les oignons, l'échalote et l'ail, les faire revenir 10mn dans de l'huile d'olive et les ajouter à la farce
creuser les courgettes et aubergines, mixer la pulpe récupérée, la cuire quelques mn à la vapeur et l'ajouter à la farce 
ajouter les épices, saler
arroser de cognac et laisser au frais la nuit
le lendemain farcir les légumes, les disposer dans un plat huilé allant au four, cuire 30 mn à 180°C

Bon accord avec un Auxey-Duresses 2004 de Jean et Gilles Lapouge, apporté par l'amie M.G., nez de cerise, belle fraîcheur, élégant, fruité.

Farce au poisson selon MIG.
Je me suis documenté, ai lu plusieurs recettes et réalisé une synthèse. Pour 500 g de farce soit de quoi farcir une dizaine de légumes de taille moyenne pour 4 personnes.
Ingrédients :
500g de lieu noir ou de merlan
150 g de pavé de saumon
100 g de mie de pain
50 g de brandade de morue
un oignon moyen
¼ l de lait
10 cl de crème fraîche 
4 feuilles de sauge
1 verre de persil ciselé
½ verre de basilic ciselé
une pincée de piment d'Espelette
sel, poivre
huile d'olive
1 oeuf (facultatif) 
légumes à farcir par exemple 3 ou 4 aubergines rondes 3 ou 4 poivrons ronds 3 ou 4 champignons de Paris ....
Préparation :
tremper la mie de pain dans le lait
hacher les poissons au couteau ou au hachoir comme pour un tartare
râper l'oignon sur le gros côté de la râpe
couper les aubergines en deux et les évider, récupérer la pulpe, la hacher
enlever les queues des champignons, les hacher
évider les poivrons 
égoutter la mie
mélanger les poissons hachés, la mie de pain, la brandade, les queues de champignons, la pulpe d'aubergines et les herbes ciselées
saler, poivrer, ajouter la pincée de piment
on peut si on veut une liaison un peu plus forte ajouter un œuf entier ou seulement le blanc battu
on peut aussi alléger l'appareil en incorporant de la crème fouettée (10 cl)
garnir les légumes disposer dans un plat allant au four, cuire au four à 120°C pendant 20 mn et terminer par 5 mn à 180°C pour dorer le dessus de la farce

un blanc avec de la vivacité et un peu de gras convient bien (ex. le blanc du domaine Sarrat de Goundy, AOC Coteaux du Languedoc, La Clape, fait de bourboulenc, de roussanne et de macabeu, 65/30/5)

mardi 7 août 2007

Vas-y coco !

Le haricot Coco de Paimpol est un haricot blanc demi sec dont l'AOC a été obtenue en 1998. Le site de la confrérie est très bien fait et apporte des informations précises sur l'histoire, la culture, les qualités de ce haricot ainsi que quelques recettes bien expliquées.

C'est un produit saisonnier vendu en gousse de juillet à septembre. Il ne nécessite pas de trempage préalable pour être cuisiné. Quoi de mieux qu'une paimpolaise glacée en cette saison où un potage froid est bienvenu et où on trouve facilement des haricots Coco de Paimpol sur les marchés.

Ingrédients (pour 6 personnes)

1kg de haricots Coco de Paimpol (pour obtenir 400 à 450 g de grains)
2 gros oignons
3 gousses d'ail
4 cuil. à soupe de cèpes séchés
2 tablettes de bouillon de volaille
1,5 l d'eau
½ verre d'huile d'olive
sel et poivre
crème fraîche semi liquide

Préparation

Écosser les Coco de Paimpol
Réhydrater les cèpes dans un demi bol d'eau
Dans un faitout (ou une cocotte minute) faire revenir l'oignon émincé jusqu'à le rendre translucide et l'ail grossièrement haché
Émietter les tablettes de bouillon dans 1 litre et demi d'eau portée à ébullition
Ajouter les coco et les cèpes (avec le jus de réhydratation) aux oignons puis le bouillon
Saler et poiver
Porter à ébullition et laisser cuire pendant 30 à 40 minutes
Vérifier la cuisson et l'assaisonnement, laisser refroidir un peu
Mixer finement au mixer plongeant
Ajouter si vous le désirez un trait de crème liquide
Finir de laisser refroidir avant de mettre au réfrigérateur

Pourquoi ne pas servir cette paimpolaise avec un peu de tanaisie ciselée dont l'odeur puissante et douce se marie bien avec le parfum de cèpes qui émane de ce velouté ; si vous n'en avez pas au jardin (je vous recommande d'en planter car elle est difficile à trouver chez les marchands de fruits et légumes), essayez le cerfeuil plutôt que le persil, la coriandre ou le basilic plus communs. Des gressins croquants accompagnent bien la préparation.

Un bon rosé de grenache du Languedoc s'accorde bien avec ce potage mais aussi un chardonnay en Saint-Véran que nous avons testé un soir d'août dans le patio de l'amie A.J..

un tour du monde en poutargue

Suite au billet du 3 août 2007 sur la poutargue, j'ai reçu un message de Philippe Reboul que j'avais rencontré au Salon du goût et des saveurs d'origine en avril dernier à Montpellier. Il est maintenant à Brisbane en Australie et il est passionné par la poutargue (ou boutargue) qu'il connaît très bien. Je ne résiste pas à l'envie de vous faire profiter de ses intéressantes remarques et précisions.

Bonjour Igor

Je suis ravi que tu aies parlé de la poutargue (ou boutargue) car je suis un passionné de ce produit extraordinaire. Et bien sûr toujours de mulet, pas de thon (pas mauvais mais bien bien moins bon ) ou de bonite  etc…Ici en Australie, comme tu t’en rappelles peut-être, j’ai démarré ma société de produits gastronomiques et me limite au caviar, aux truffes fraîches d’Europe ou d’Australie (eh oui, ils ont planté des truffières qui commencent à donner) au foie gras et … à la boutargue (bottarga en italien, karasumi en japonais). Ce qui est extraordinaire est que l’une des toute meilleure boutargue au monde est faite a Brisbane où j’habite !

Comme tu le sais peut-être la boutargue a été introduite au Japon il y a 300-400 ans et est devenue une spécialité gastronomique japonaise haut de gamme (ce n’est pas cadeau en France non plus). Les Japonais bien sûr poussent toujours l’art à son sommet et sont très exigeants. D’ailleurs ils ne consomment presque que la boutargue qu’ils font eux-mêmes …sauf celle de ce producteur de Brisbane qui est considérée au Japon comme meilleure que leurs produits locaux ! J’ai appris beaucoup sur la boutargue ces derniers temps : fabrication, grades de qualité etc.. très intéressant.

En Corse, où j’ai grandi, on la mange souvent tranchée finement à l’apéro. Mais en Italie, les pâtes à la boutargue (râpée ou en lamelle), c’est le grand classique . Il y a aussi d’autres recettes sympas : en salade (lamelle de boutargue, roquette/mâche, pignon, mozarella par ex.), avec des œufs brouillés, ou râpée sur des œufs a la coque avec un brin de persil sur le dessus ! Sinon, c’est un ingrédient magique pour les sauces : ça donne goût et structure ; par ex. sauce beurre/crème pour mettre sur des raviolis aux crevettes (faits maison évidemment) ou sur un filet de poisson ou une tranche d’espadon. Dans ce dernier cas je fais aussi infuser des graines de fenouil dans la crème qui bout….. Merci et bon appétit.

J’ai oublié de dire qu’il y a la boutargue fumée et la nature. Les puristes ou ceux qui aiment les goûts prononcés de poisson préfèrent la nature. La fumée a ses adeptes mais ça cache un peu trop le vrai goût de boutargue et développe parfois une petite amertume qui, lorsqu’elle est mangée à l’apéro peut rendre un vin blanc horrible à boire  alors qu’il sera délicieux sur de la boutargue nature.  Mieux vaut opter pour le pastis avec la boutargue fumée. 

Cordialement

Philippe Reboul

vendredi 3 août 2007

Je sens la poutargue qui me monte au nez

Je parle de la poutargue, la vraie, celle faite d'œufs de mulet salés et séchés, au goût puissant. On en trouvait cette année au Salon du goût et des saveurs d'origine organisé par Slow Food à Montpelier en avril (elle venait de la lagune d'Orbetello, en Toscane). Mais il se trouve que j'en avais acheté un paquet sous vide à une épicerie fine d'Arles quand j'étais allé y faire un tour à la fin de mars dernier avec mes amis E. K. et E.K.(voir le billet Arles au rendez-vous du 21 avril 2007).
Depuis j'attendais une occasion de la cuisiner, pensant bien sûr à des pâtes à la poutargue. Cette occasion, elle me fût offerte par une réunion du bureau du convivium Slow Food en juin dernier où chacun contribuant au repas je proposais de servir des tagliatelles à la poutargue. Dans mon désir de bien faire, je compliquais un peu la recette et l'agrémentais d'un pesto de roquette et pistaches qui ne trouva pas grâce aux yeux de Raphaël Colicci, notre expert en cuisine italienne (et en olives et huiles du même fruit) : « il y a trop de saveurs dans ton plat, il ne faut pas tout mélanger ».
Je reconnu le bien-fondé de cette remarque et, le lendemain, à l'occasion d'un repas de voisins, je remis l'ouvrage sur le métier (et les casseroles sur les fournaux) et servi, séparément cette fois, des tagliatelles au pesto de roquette et de pistaches suivies par des tagliatelles à la poutargue. Comme j'ai le sentiment que cette fois les deux recettes furent appréciées, je vous les livre.

N.B. On augmentera ou on diminuera les quantités selon que l'on sert une seule des deux recettes ou les deux et selon la morfalité des convives. La bonne saison pour la roquette est en hiver,on la trouve au jardin ou dans les vignes

Tagliatelles à la poutargue (pour 4 personnes)
Ingrédients
400 g de pâtes fraîches si possibles
40 cl de crème fraîche fleurette
30 g de beurre
1 cuil. à soupe de fumet de poisson
½ cuil. à soupe de fumet de crustacés (si vous en trouvez, sinon vous pouvez essayer d'en préparer vous -même, sinon passez-vous en)
60 g de poutargue
60 g de parmesan râpé
Préparation
Verser la crème dans une casserole et y délayer le (ou les) fumet(s)
Mener à ébullition, la maintenir une minute puis retirer du feu
Râper la poutargue et la mélanger à la crème
Ajouter le beurre et l'incorporer au fouet
Pendant ce temps faire cuire les pâtes dans un grand volume d'eau salée avec un peu d'huile d'olive
Égoutter les pâtes, les napper rapidement de la sauce à la poutargue
Servir dans des assiettes chaudes et saupoudrer de parmesan selon les goûts

Pâtes au pesto de roquette et de pistaches (pour 4 personnes)
Ingrédients
300 g de pâtes (tagliatelles ou pennes ou farfales)
80 g de pistaches vertes (ni salées, ni grillées)
50 g de roquette lavée et nettoyée
3 cuil. à soupe d'huile d'olive sel, poivre du moulin et une pincée de piment d'Espelette
Préparation
Faire cuire les pâtes dans un grand récipient d'eau salée
Mixer en pesto les pistaches et la roquette
Ajouter l'huile d'olive et assaisonner de sel, poivre et piment
Égoutter les pâtes et les mélanger au pesto (en diluant ce lui-ci avec un peu d'eau de cuisson des pâtes pour fluidifier)
Servir dans des assiettes chaudes avec ou sans parmesan râpé suivant les goûts

N.B. On ajustera les quantités selon que l'on sert les deux recettes ou une seule et selon la morfalitude des convives. La bonne saison pour la roquette est l'hiver quand on la trouve au jardin ou dans les vignes.

mercredi 6 juin 2007

Dans la véranda, le 1er juin au soir

Recevant des amies aimant le vin et les bons plats en ce premier jour de juin, j'ai imaginé le repas suivant :

  • verrine de crème fouettée au raifort sur lit de betterave râpée à la ciboulette/ AOC C. du Languedoc rosé, Mas Fabregous, cuvée Juliette 2006
  • poêlée d'anchois frais sur tombée d'épinards/ AOC Costières de Nîmes, La Tuilerie, Carte blanche 2001
  • lotte aux épinards et aux poires confites/ AOC Côte de Brouilly, château Thivin, 2005
  • salade verte sauce sans vinaigre (sukiyaki/huile de sésame/huile d'olive)
  • gâteau au chocolat de chez Valgalier (merci Marie)/ AOC Maury, domaine Pouderoux, 1996

Si vous avez envie de réaliser le plat à la lotte, en voici la recette :

Ingrédients pour 4 personnes :

  • 800 g de queue de lotte fraîche ou surgelée
  • 3/4 poires fermes
  • 800 g d'épinards frais ou surgelés
  • 100 g d'oseille fraîche ou surgelée
  • 80 g de crème fraîche allégée (facultatif**)
  • 3 fois 20 g de graisse d'oie (à défaut, graisse de canard)
  • 20 g de miel (2 CàS)
  • 1 CàS de fond de veau
  • 1 verre de floc de Gascogne
  • basilic, une dizaine de feuilles
  • citronnelle, deux/trois feuilles
  • 2 pincées de cannelle
  • sel et poivre du moulin

Préparation :

  • Couper les poires en quartier, les éplucher, les découper en dés
  • Fondre 20 g de graisse d'oie dans une poêle, faire revenir les poires, les dorer, ajouter le miel, bien enrober les poires, saupoudrer de cannelle, poursuivre la cuisson jusqu'à début de teinte caramel, réserver au four tiède (50°C,environ) dans un plat
  • Fondre 20 g de graisse d'oie dans une poêle, ajouter les épinards et l'oseille
  • Dissoudre le fond de veau dans un verre d'eau tiède, verser sur les épinards, saler et poivrer, porter à ébullition, couper une partie de la citronnelle finement et l'ajouter aux épinards
  • Verser la crème sur les épinards, mélanger et laisser réduire doucement**
  • Enlever la peau noire de la queue de lotte, découper la chair en gros morceaux, les passer à l'eau courante, les éponger, les découper en dés
  • Faire fondre la graisse d'oie dans une poêle, y faire revenir les dés de lotte en remuant jusqu'à coloration dorée, parsemer de basilic et de citronnelle ciselées, mélanger
  • Arroser la lotte avec le verre de floc de Gascogne, poursuivre la cuisson une minute
  • Dresser la préparation dans des assiettes chaudes : former un nid avec les épinards, y placer les dés de lotte et ajouter les dés de poires confites


**si de l'oseille n'est pas disponible on peut la remplacer par une plante aux feuilles acidulées comme l'oxalis

**on peut se dispenser d'utiliser la crème, la recette reste savoureuse et sera plus légère

Recette inspirée du site supertoinette.com ; si on préfère utiliser des épinards et de l'oseille frais, la réaliser en hiver lorsque ces verdures sont disponibles

mercredi 9 mai 2007

Fraîcheur de rougets aux légumes

Comme promis, la dernière de trois recettes réalisées en ce pont du 8 mai.

Ingrédients :
deux rougets barbets très frais de 40 à 50 g par personne, soit 12 rougets pour 6
2 courgettes, 3 tomates, 2 carottes, 2 oignons
20 cl de vin blanc sec, 4 cuillères à soupe d'huile d'olive
bouquet garni, coriandre en grain (ou en poudre à défaut), une dose de safran, basilic

Éplucher les carottes, les oignons et les courgettes, les couper en tranches assez fines
Peler les tomates et les couper en huit
Dans un plat allant au four placer les carottes et les oignons, arroser d'une moitié du vin blanc, saler, poivrer, mettre au four à 180° pendant une quinzaine de minutes
Ajouter les courgettes, les tomates, la coriandre, arroser d'un peu d'huile, remettre au four une quinzaine de minutes en veillant à ne pas dorer les légumes (sinon mettre sous papier alu)
Vider et parer les rougets, les mettre côte à côte au fond d'un autre plat allant au four, les saupoudrer de safran, les saler et les poivrer, les arroser avec le reste de l'huile
Couvrir les rougets avec les légumes tièdes sortis du four, verser le reste de vin et remettre au four une quinzaine de minutes
Sortir du four, laisser refroidir, placer au réfrigérateur pendant 12 à 24 h, servir froid en parsemant de basilic en abondance

D'après une recette parue dans Midi-Libre début mai lue chez mon coiffeur.

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